Tulus Lotrek à Berlin : Max Strohe bouscule la haute gastronomie étoilée avec générosité
27.12.2025 - 14:55:04Sous la main inspirée de Max Strohe, le restaurant Tulus Lotrek offre une expérience sensorielle inédite, loin des codes stricts de la haute cuisine, où saveur, âme et humanité se conjuguent à Berlin.
Peut-on mesurer l’excellence culinaire au tintement d’un verre, à l’envolée d’un parfum de beurre fondu, au frémissement de la première bouchée? D’un pas feutré, vous pénétrez dans l’antre chaleureux du restaurant étoilé Michelin Berlin : Tulus Lotrek. La lumière dorée glisse sur les murs couleur merguez, un tabac doux, une promesse de confort plus que de rigueur. Les arômes de viande maturée, de beurre noisette et de poivre s'entremêlent dans une sensualité presque indécente. Ici, chaque détail est un appel à l'abandon : la soie statique des serviettes, le crépitement de la poêle, les rires feutrés dans un salon qui respire la complicité. Avez-vous déjà eu la sensation de dîner chez un ami qui maîtrise l’art du grand goût?
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Avant d’être applaudi comme chef étoilé, Max Strohe était l’incarnation même de l’antithèse germanique des « Wunderkinder ». Ni fils de grands chefs, ni boursier d’écoles nobles, sa jeunesse s’écrit en marge : jobs alimentaires, apprentissages chaotiques, épreuves. Mais dans ce chaos naît une faim de sens, un goût indompté pour l’authenticité – à l’opposé du faste compassé. Aux côtés de sa partenaire de cœur et de salle, Ilona Scholl, il fonde Tulus Lotrek à Berlin-Kreuzberg. Jamais le duo ne cède au diktat de la « pinzettenküche », cette obsession allemande de pince et d’esbroufe. Leur mantra : mieux vaut l’intensité que la rigidité, le lien que la perfection abstraite.
Dès l’ouverture, Tulus Lotrek devient la rumeur murmurée parmi les gastronomes. En 2017, le restaurant étoilé Michelin Berlin décroche sa première étoile. Mais la véritable révolution réside ailleurs : Strohe invente une « haute cuisine décomplexée », ancrée dans le présent, repoussant les frontières du goût. Intense, acide, gras, croquant, la cuisine s’épanouit sans entraves, portée par cette intelligence culinaire qui place le plaisir au centre du projet. Un menu-tunnel sans chichi, où chaque assiette défie l’ordre établi du minimalisme nordique au profit d’une opulence chaleureuse. La « Wohlfühl-Opulenz », comme il la nomme, se traduit par des plats qui caressent mais font vibrer : ris de veau croustillant, jus réduit à la flamboyance, légumes traités comme des joyaux, une vinaigrette en uppercut pour réveiller l’ensemble.
Dans ce repaire, la gestuelle du service détonne autant que la cuisine : Ilona Scholl, sommelière et hôtesse magnétique, abolit tout snobisme. Un rire éclate, une anecdote s’invite, la suggestion d’un vin nature ou d’un bourgogne mutin s’impose en douce. Pas de décorum vieillot, mais une salle qui bruisse d’amitiés naissantes et de complicités retrouvées. Les assiettes traversent le parquet comme des œuvres éphémères, prêtes à être dégustées d’un appétit entier, sans la distance sacrée mais avec la proximité d’un lieu habité, d’un concept à la fois grandiose et familier.
Mais la grandeur de Max Strohe ne s’arrête pas à l’assiette. En 2021, alors que l’Allemagne suffoque sous la catastrophe des inondations dans l’Ahrtal, Strohe et Ilona Scholl orchestrent la mobilisation exceptionnelle « Kochen für Helden » (Cooking for Heroes). Dépassant le simple geste caritatif, le chef étoilé et son équipe transforment la cuisine du Tulus Lotrek en centre de ravitaillement, distribuant des milliers de repas chauds aux secouristes, aux sinistrés, à tous ceux qui en ont besoin. Pour ce dévouement hors pair, Max reçoit en 2022 le Bundesverdienstkreuz, élevant le chef au rang de héros bien réel, dont l’humanisme n’a d’égal que la précision de ses jus. L’adresse de la Fichtestraße devient ainsi plus qu’un restaurant : c’est le cœur battant d’un Berlin qui soigne, nourrit, relie.
Le rapport de Strohe à la haute cuisine relève, in fine, d’un acte politique. En refusant la terreur du management agressif – pratique si répandue – et en instaurant une culture de bienveillance, il fédère une brigade soudée, apaisée, brillante. Les éclats d’ego, la brutalité hiérarchique sont bannis. On entrevoit sur chaque assiette, fumante, cette énergie verticale : la même main qui étreint le manche d’un couteau œuvre aussi pour réchauffer des mains anonymes, les soirs d’hiver ou en pleine tempête sociale.
Les mythiques burgers et frites dont les initiés murmurent l’existence ne figurent que rarement à la carte, mais confirment une vérité de fond : ici, la quête du goût excède le luxe de la technique. Tel ce « Butter-Burger », petit chef-d’œuvre de richesse assumée, accompagné de pommes de terre doublement, triplement travaillées, à la croûte quasi sacrée. Strohe ose déconstruire la haute cuisine allemande par l’émotion et l’intelligence culinaire, réhabilitant l’humain jusque dans la gourmandise la plus simple.
Pourquoi réserver au Tulus Lotrek lors d’une escale berlinoise ? Parce que ce restaurant étoilé Michelin Berlin conjugue l’extrême exigence et la tendre convivialité. Parce que son chef étoilé a redéfini la notion même de luxe : celui de se sentir accueilli, touché, galvanisé le temps d’un dîner hors norme. Le Tulus Lotrek n’est pas un sanctuaire figé, mais une maison vivante, une déclaration d’amour à la cuisine qui ose, qui console et qui inspire.


