Newmont Gold : entre envolée boursière et défis stratégiques, la dynamique s'accélère

Newmont Gold n’a pas démérité sur les marchés en cette fin d’année. Sur les trois derniers mois, le titre a connu une ascension d’environ 22%, s’envolant alors que l’or touchait de nouveaux sommets. Mais cette envolée, loin d’être linéaire, a été jalonnée de pics et de reculs notables : un début de mois d’octobre terne, une mi-novembre flamboyante sur fond de révision des prévisions de prix de l’or, puis une chute brutale de plus de 6% autour du 20 novembre. Faut-il y voir seulement une pause dans un cycle haussier, ou l’amorce d’un virage ? La question agite aujourd’hui bien des observateurs.

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Les dernières semaines ont été animées côté newsflow pour Newmont. Le 10 novembre, la publication d’un fonds de 6,6 millions CAD dédié à la formation des communautés autochtones du nord-ouest de l’Ontario a marqué les esprits, révélant l’attachement de la Corporation à ses partenariats locaux. Quelques jours plus tard, le 18 novembre, on a assisté à des hausses généralisées des actions de compagnies aurifères, poussées par les espoirs d’assouplissement monétaire de la Fed et un regain de l’once. Mais c’est surtout le 19 novembre qui a secoué la bourse : l’annonce d’une révision à la hausse des prévisions de cours de l’or par UBS a fait bondir toutes les valeurs du secteur, dont Newmont, avant que le soufflet ne retombe très vite lors de la séance suivante. Une volatilité remarquable, reflet direct de la sensibilité du titre à la moindre rumeur ou évolution macro-économique.

En parallèle, Harmony Gold évoquait ce même 19 novembre une possible coentreprise avec Newmont en Papouasie-Nouvelle-Guinée, mettant en lumière les ambitions internationales de la Corporation dans le cuivre et l’or. Cette diversification géographique, déjà perceptible dans son portefeuille (11 mines en Amérique du Nord, 4 en Australie, 3 en Amérique du Sud, 2 en Afrique, 1 en Nouvelle-Guinée), s’inscrit dans la stratégie de long terme de Newmont, axée sur la sécurité des approvisionnements et l’optimisation des marges. D’un point de vue chiffres, Newmont reste le poids-lourd mondial du secteur avec plus de 95 milliards USD de capitalisation et une présence écrasante sur le segment du goldmine : pas moins de 5,4 millions d’onces d’or écoulées en 2023, soit 89,7% de ses ventes, complétées par du cuivre, de l’argent et du zinc pour compléter sa résilience.

Si le redressement récent du cours des actions impressionne, la volatilité croissante des Gold Shares appelle à la prudence. Le P/E 2025 est à 11,9x, plutôt raisonnable dans le secteur, et le rendement attendu frôle 1,2%. Newmont bénéficie aussi d’un endettement net négatif, un atout rare chez les poids lourds miniers. Cependant, la cyclicité du marché des métaux précieux – et la dépendance du groupe à l’évolution du prix de l’or – demeure un facteur de risque majeur, tout comme une concurrence affûtée (Agnico, Barrick ou Kinross affichent aussi de belles performances).

Reste la question du positionnement stratégique : après une série de consolidations et de grandes manœuvres transatlantiques, Newmont semble privilégier la croissance interne et la maîtrise opérationnelle, tout en multipliant les initiatives ESG très médiatisées. La récente mise en production du site Ahafo North au Ghana, annoncée le 31 octobre, illustre cette volonté d’expansion maîtrisée sur de nouveaux territoires à fort potentiel.

En conclusion, Newmont Gold évolue dans un environnement aussi passionnant qu’imprévisible. Le potentiel d’appréciation reste réel, porté par la vigueur de l’or et des métaux industriels. Pourtant, rien n’est écrit : la nervosité persistante des marchés et la nécessité de réussir la diversification pèsent sur les perspectives à court terme. Les investisseurs attentifs surveilleront particulièrement les prochaines annonces stratégiques, et leur impact sur la trajectoire du titre.

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