Barrick Gold Corp. : une flambée boursière au rythme des grandes manœuvres du secteur

Depuis trois mois, le titre Barrick Gold Corp. s’offre une véritable envolée – avec une progression d’environ 46 %. Ce rally interpelle les investisseurs alors que la société, pilier du secteur des métaux précieux, profite à la fois de la vigueur de l’once d’or et de mouvements majeurs dans sa stratégie. Est-ce le signal d’un nouveau cycle haussier durable ou le sommet d’une euphorie spéculative ?

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La dynamique boursière s’est emballée à la faveur d’un marché de l’or constamment soutenu par les tensions géopolitiques et l’anticipation de taux d’intérêts plus souples. Mais le parcours des actions du groupe n’est pas linéaire : après un mois de novembre déjà marqué par près de 18 % d’ascension, plusieurs pics ont été enregistrés début décembre, avec un sommet à 60,5 CAD.

Du côté des actualités récentes, l’agenda a été particulièrement dense pour Barrick Gold Corp. Ce 10 décembre, la banque RBC a relevé son objectif de cours de 40 à 51 CAD tout en maintenant sa recommandation positive (« outperform »), soulignant la solidité structurelle du portefeuille minier du groupe. Quelques jours plus tôt, BNP Paribas Exane adoptait un ton résolument optimiste avec une hausse spectaculaire de son cours cible (CA$48,25 à CA$69,74), évoquant le potentiel de valorisation supplémentaire en cas de réorganisation du groupe.

Mais c’est surtout l’annonce du 7 décembre qui agite le marché : la direction de Barrick Gold Corp. confirme étudier la scission de ses activités en Amérique du Nord, avec une possible introduction en Bourse (IPO) de cet ensemble. Cette opération, pensée pour « déverrouiller la valeur » selon les propres termes de la société, susciterait selon plusieurs analystes une revalorisation des différentes branches, au bénéfice des actionnaires. Le marché s’est aussitôt interrogé sur la possibilité de voir émerger deux entités indépendantes, l’une centrée sur les mines d’or nord-américaines ultra rentables, l’autre focalisée sur l’international et le cuivre.

Le 2 décembre, Barrick Gold Corp. a aussi officialisé la cession de la mine de Tongon en Côte d’Ivoire, ainsi que d’autres actifs locaux, pour un montant pouvant atteindre 305 millions de dollars. Cette opération entre dans une vaste logique d’arbitrage géographique – avec, à la clé, une plus grande agilité financière et un recentrage sur les zones à potentiel supérieur.

Parallèlement, certains analystes n’ont pas manqué de relever la décision du conseil d’administration d’envisager un IPO séparé pour les actifs nord-américains. Cette perspective, saluée par une partie des investisseurs comme un tournant stratégique, continue d’alimenter la spéculation autour du titre. En toile de fond, d’autres signaux rassurants : le groupe affiche une structure d’endettement très saine (dettes nettes négatives) et une rentabilité solide avec un PER 2025 estimé autour de 19, largement en ligne avec le secteur.

Au-delà de ces grandes manœuvres, Barrick Gold Corp. demeure l’un des géants mondiaux des métaux précieux, pilier du secteur de la Goldmine. Son cœur d’activité repose sur l’extraction et la vente d’or et de cuivre issus de mines majeures réparties sur plusieurs continents : Amérique du Nord, Afrique (Côte d’Ivoire, Mali, Tanzanie), Amérique du Sud et Asie. Les opérations emblématiques telles que Nevada Gold Mines, Pueblo Viejo ou Kibali demeurent les principaux moteurs de croissance et de génération de cash-flow.

Le modèle de la société reste double : conserver des parts de marché mondiales de tout premier ordre, tout en optimisant la productivité et la rentabilité de chaque site. Les dernières années ont été marquées par une gestion très active du portefeuille, alternant acquisitions ciblées, cessions (à l’image de Tongon), et partenariats régionaux pour limiter les risques politiques.

Surtout, Barrick Gold Corp. affiche une solide discipline financière : forte génération de cash, ratio dette/EBITDA favorable, et rendements actionnaires par le biais de dividendes compétitifs (autour de 1,3 % attendus en 2025).

Pour autant, l’environnement de la Corporation reste soumis à des incertitudes : évolution du prix de l’once, pression réglementaire dans les pays émergents, risques géopolitiques. Les prochaines actualités concernant l’IPO potentielle créeront sans doute de nouveaux pics de volatilité sur les Shares du groupe, des mouvements à surveiller de près pour toute stratégie d’investissement sur le secteur des mines d’or.

En résumé, Barrick Gold Corp. traverse une phase de transformation, entre cessions, projets de scission et arbitrages stratégiques. La grande question sera de savoir si ce dynamisme débouche sur une création de valeur durable pour les actionnaires ou si le marché n’anticipe pas déjà l’essentiel de ces bénéfices.

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