Barrick Gold Corp. : Nouvelle dynamique pour l’action après la vente d’Hemlo et le boom de l’or

Rarement la scène aurifère aura connu un tel emballement. Depuis trois mois, le titre Barrick Gold Corp. a bondi d’environ 55 %, pulvérisant à la hausse tout plafond antérieur. Portée par la flambée du prix de l’or, mais aussi par des annonces stratégiques majeures, la Corporation confirme plus que jamais son statut de mastodonte du secteur. Pourtant, derrière cette montée éclatante se cachent des mouvements surprenants, qui interrogent : s’agit-il d’un simple souffle, ou bien sommes-nous au point de départ d’un nouvel âge d’or pour Barrick et ses actionnaires ?

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En analysant la courbe sur 90 jours, l'action est passée de ses planchers annuels autour de 37-39 USD à un sommet tutoyant 58 USD début mai. Sur ce laps de temps, plusieurs pics et replis émaillent la progression, notamment une accélération dès mi-avril, portée par les records de l’once d’or, puis un climax lors de l’annonce de la cession de la mine Hemlo et des changements de gouvernance au conseil d’administration fin mai. Cette progression s’inscrit dans une tendance sectorielle où la majorité des valeurs aurifères s'envolent, mais Barrick Gold Corp. surperforme nettement l’indice.

Les News s’enchaînent à un rythme inédit. Le 25 mai, Barrick Gold Corp. officialise la vente de la mine Hemlo à Carcetti Capital Corp. pour 1,09 milliard USD. Cette opération, longtemps évoquée, libère le géant d’un actif jugé moins rentable et recentre la stratégie du groupe sur ses plus grandes Goldmines internationales. Le marché a salué l’annonce par un bond de plus de 8 % du titre dans la foulée. D’autres acteurs profitent aussi de l’opération : Wheaton Precious Metals lève 300 millions pour sécuriser un flux d’or lié à Hemlo, soulignant la valeur sous-jacente de l’actif cédé.

Dans le même élan, c’est la gouvernance qui évolue. Ben van Beurden, lead director, quitte le board, suivi d’autres ajustements dans la direction, comme officialisé le 26 mai. Les analystes y voient à la fois un signe d’agilité stratégique, et une façon de répondre aux défis d’un secteur de plus en plus mondialisé et volatil. Sur le plan extra-financier, Barrick Gold Corp. réaffirme un engagement fort sur le projet Reko Diq au Pakistan, l’un des plus gros chantiers cuivre-or du monde, dévoilant toute l’ambition du groupe de diversifier au-delà de la seule extraction aurifère classique.

Quelques jours plus tôt, une autre nouvelle retentit : Barrick Gold Corp. règle une longue dispute en versant plus de 428 millions USD au gouvernement du Mali au titre de litiges sur ses mines locales. Ce coup de balai judiciaire rassure investisseurs et agence de notation, ôtant une sérieuse épine administrative du pied de la Corporation. Les agences réagissent : sur cinq jours, le titre progresse de plus de 4?%; sur le mois, de plus de 26 %.

Côté analystes, le consensus évolue nettement. Plusieurs hausses d’objectif de cours et upgrades notables se sont succédés fin mai, portés par Raymond James (hausse d’objectif à 42 USD), BofA (changement de recommandation à “acheter”) ou encore Stifel Canada (cible portée à 65 CAD). Une confiance que reflète le consensus : sur vingt-deux analystes, la recommandation “achat” l’emporte largement. Cela n’empêche pas certains d’alerter sur la volatilité des prix de l’or, l’exposition Afrique et le cycle d’investissement massif dans le cuivre.

Barrick Gold Corp., c’est d’abord une histoire de Goldmines de classe mondiale, du Nevada à la République Démocratique du Congo, de la Tanzanie à l’Argentine, sans oublier ses parts dans de grandes mines africaines et nord-américaines. Mais derrière ces chiffres, une stratégie se dessine : conserver les actifs les plus efficients et se délester des sites jugés secondaires. La vente d’Hemlo, tout juste annoncée, illustre pleinement ce virage. Par ailleurs, l’offensive internationale sur le cuivre (Chili, Arabie Saoudite, Zambie) confirme la montée en gamme et la diversification du portefeuille minier. Le groupe compte désormais 17 500 salariés, une base financière solide (marge opérationnelle élevée, endettement net négatif selon les derniers bilans) et reste l’une des rares valeurs du secteur à reverser un dividende croissant (1,36 % prévu pour 2025).

Cette transformation s’est accélérée ces dernières années : cessions ciblées, optimisation de la dette et repositionnement stratégique sur les métaux critiques et projets de classe mondiale. Les risques subsistent : volatilité des matières premières, incertitude géopolitique, pression réglementaire en Afrique et recherche constante de nouveaux gisements. Reste que, pour beaucoup, la Corporation trace sa route avec une ambition retrouvée.

Qu’attendre de la suite ? La valorisation actuelle de Barrick Gold Corp. intègre certes l’énorme effet levier lié au cours de l’or, mais s’appuie aussi sur des multiples de valorisation en retrait des pics historiques. Les dernières annonces fourniront-elles le carburant pour une poursuite du rally ? Beaucoup d’investisseurs suivront de près les prochains trimestres de la Corporation, entre attente d’un rebond des marges, avancées sur Reko Diq et possibilité de nouveaux deals majeurs. Ce qui est sûr : l’action restera au cœur de toutes les stratégies sur les matières premières aurifères, et chaque nouvelle secousse sur l’or pourrait remettre en lumière le leadership de Barrick Gold Corp.

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