Barrick Gold Corp. : hausse spectaculaire de l’action, enjeux majeurs pour la société aurifère

La performance boursière de Barrick Gold Corp. laisse peu de place au doute : l’action s’est envolée de près de 51 % sur les trois derniers mois et d’environ 153 % depuis le début de l’année. Une progression qui place ce géant de la Goldmine parmi les grands gagnants du secteur. Depuis septembre, le titre est passé d’environ 37 $ CAD à plus de 56 $ CAD, touchant même ces derniers jours son plus haut historique à 60,14 $ CAD. Cette flambée spectaculaire, loin d’être un simple effet de mode, interroge : Barrick Gold Corp. est-elle entrée dans une nouvelle ère ou le marché va-t-il bientôt sonner la fin de la récréation ? Plusieurs soubresauts récents invitent à la prudence, dont une chute de 3 % début décembre après la cession d’actifs en Afrique.

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Dans la foulée des records de l’once d’or, le flot d’actualités sur la Corporation ne tarit pas. Le 2 décembre, Barrick Gold Corp. a complété la vente du complexe minier de Tongon ainsi que d’autres actifs en Côte d’Ivoire (valeur totale jusqu’à 305 millions de dollars), une opération saluée par les marchés comme la poursuite du recentrage sur des mines à forte rentabilité. Cependant, la réaction boursière a été mitigée, le titre perdant près de 1,6 % dans la foulée, preuve que la stratégie d’arbitrage d’actifs, si elle rassure à long terme, suscite pour l’instant des interrogations sur l’évolution du périmètre.

D’autre part, un projet d’introduction en bourse de ses actifs nord-américains (annoncé aussi début décembre) attire fortement l’attention. Selon la direction, une telle opération pourrait générer « de la valeur significative pour les actionnaires » et répondre à une demande croissante d’exposition directe aux aurifères de qualité. Les analystes restent partagés : certains voient dans l’opération une manière de cristalliser la valeur cachée du portefeuille, d’autres redoutent un morcellement du groupe et une dilution de la puissance opérationnelle. Le marché, lui, semble encore hésiter, oscillant entre enthousiasme spéculatif et attente de clarté stratégique.

Le mois dernier, la publication des résultats trimestriels (10 novembre) avait permis de balayer certaines incertitudes : Barrick Gold Corp. affiche des ventes supérieures à 15 milliards CAD pour l’année en cours et des prévisions bénéficiaires solides (+4,74 % autour du consensus). Les convictions d’achat des analystes se sont renforcées, plusieurs grandes banques ayant relevé leur objectif de cours. Mais certains événements, comme le règlement de 430 millions de dollars à verser au Mali pour solder un différend fiscal, rappellent la réalité souvent complexe de l’industrie minière sur le continent africain. La volatilité des Shares à court terme en porte d’ailleurs la marque.

Passé la tempête des cours, il est essentiel de contextualiser : Barrick Gold Corp. est l’un des géants mondiaux de l’exploration et de l’extraction minière de l’or (Goldmine) et du cuivre. Avec près de 17 500 employés répartis sur trois continents, la Corporation détient ou exploite des gisements majeurs en Amérique du Nord et du Sud (notamment la Nevada Gold Mines, Porgera et Pueblo Viejo), en Afrique (Loulo-Gounkoto, Kibali, North Mara…) et en Asie. Son expertise englobe l’exploration, le développement, l’exploitation et la commercialisation de métaux précieux, ainsi que des participations stratégiques dans les mines de cuivre, métier en forte croissance.

Historiquement, la société s’est forgé un ADN de consolidation : rachat d’actifs, joint-ventures de premier plan, cessions sélectives et recherche d’une rentabilité opérationnelle maximale. Les dernières annonces réaffirment cette volonté d’arbitrage, de recentrage sur des mines premium, et d’optimisation des flux. Face à la hausse des cours de l’or fin 2025, Barrick Gold Corp. profite à plein de la dynamique secteurs des Goldmine, mais s’expose aussi à la cyclicité des matières premières et aux défis géopolitiques (notamment en Afrique). Dernière inconnue, la montée en puissance du cuivre (notamment au Pakistan, Chili et Zambie), nouvelle priorité affichée, offre-t-elle un relais crédible de croissance ou détourne-t-elle le groupe de son cœur de métier ?

Pour l’investisseur avisé, le scénario demeure contrasté : la valorisation de Barrick Gold Corp. bénéficie d’une dynamique de croissance, avec un multiple de capitalisation relativement bas au regard du secteur (P/E estimé à 18 pour 2025), un free-float sécurisé (plus de 99 %) et une génération de cash robuste. Toutefois, entre les cessions, les risques juridiques et la sensibilité aux cours de l’or comme du cuivre, il reste des angles morts. À surveiller de près, donc, les prochaines étapes – et notamment la concrétisation ou non de l’IPO nord-américaine, ainsi que l’évolution des tensions géopolitiques dans les pays producteurs.

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